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Tewfik Hammoudi

Intelligence des territoires : réinventer la participation

Pour qu’un groupe, une communauté, une famille même puisse exister, évoluer et perdurer, la participation de chacun de ses membres est requise. Il doit en aller de même au sein d’écosystèmes plus grands – les territoires – considérés comme étant trop complexes.

Cette perception de la complexité, teintée de subjectivité et d’un manque de courage évident face au réel, constitue une erreur fondamentale ! La complexité est en effet une donnée qui s’applique à tout ensemble, aussi peu peuplé soit-il. La confronter est une nécessité, une obligation même. Mais il s’agit aussi d’un défi porté à notre intelligence collective, qu’il convient de relever en inventant de nouveaux outils.

Co-construire l’espace public

L’individu, en soi, est déjà la somme de nombreuses tensions, héritées, cultivées, convergentes et divergentes. Chacun, chacune d’entre nous est le résultat de décisions que nous prenons en temps réel. Le résultat de préférences, d’orientations personnelles improvisées ou héritées nous rendant singuliers et aptes à participer à la vie citoyenne.  Exclure quiconque d’entre nous de cette participation s’apparente à un manquement aux principes fondamentaux de démocratie.

Qui dit vie citoyenne, se réfère obligatoirement aux lieux de rencontre des individus, formes multiples et changeantes de l’espace public. Ce territoire étendu est, par nature, partagé. Souvent pacifiquement et harmonieusement, parfois de manière revendicatrice pour ne pas dire belliqueuse servant des intérêts personnels ou corporatifs. Partager son récit et ses histoires devient chose requise.

Mais qui dispose du privilège, et de la responsabilité, de l’organisation du territoire, de ses mutations, de sa gouvernance quotidienne ? La réponse à cette question devrait être simple : chaque citoyen vivant sur le territoire. Or, dans les faits, on est loin du compte. Les projets d’aménagement des espaces publics sont souvent réalisés sans l’aval de leurs habitants et, parfois, à leur détriment. Les difficultés d’accès aux données territoriales, le manque d’un langage commun partagé, l’opacité des mécanismes de décision… participent à cette mise à l’écart.

Pour remédier à de telles situations dont certains profitent et d’autres pâtissent, la technologie peut apporter une contribution précieuse. Elle peut faciliter l’accès et le partage des informations à chaque citoyen. Mais pour cela, il faut veiller à en simplifier l’usage. Pour, par là même, impliquer chaque citoyen dans des processus de décision dont il est souvent exclu, de manière directe ou indirecte. L’enjeu est de privilégier la gouvernance des données territoriales par rapport aux technologies elles-mêmes.

espace partagé

Le principe de gouvernance participative

Habiter un territoire nécessite à l’évidence un soin et une attention de tous les instants. Que cette occupation soit perpétuelle, temporaire ou intermittente, l’entretien du territoire, son aménagement, incombe souvent aux institutions, collectivités, mairies. Ces dernières mandatent des partenaires privés et publics pour s’y atteler.

Elles disposent pour cela d’une foule d’informations, de données qui leur permettent de prendre leurs décisions. Mais ces données, aujourd’hui, sont systématiquement incomplètes, lacunaires et en silos. Les experts ne considèrent pertinente qu’une infime partie des données que doit mobiliser chaque projet.

Or, cette approche génère, jour après jour, des crispations, des blocages et parfois des dégâts symboliques, économiques et sociaux. Le mouvement Not In My Back Yard (NIMBY) en est l’illustration. En France, une cartographie de plus de 400 projets fait état de diverses contestations. C’est pourquoi les processus décisionnels nécessitent d’être complètement revus. Ils doivent être élaborés à partir d’une conception quasi universelle de l’information appartenant à chacun et partagée par tous.

Car le citoyen possède une expérience personnelle et des connaissances du territoire puisqu’il y vit. Il y a construit ses habitudes, ses stratégies de rencontre et d’évitement en fonction de préférences intimes. Il le connaît, à sa manière, aussi bien que son voisin, de manière à la fois singulière et commune.

Ce qui lui manque aujourd’hui c’est la capacité de transmettre et partager les informations qu’il détient. Ces informations transformées en données critiques devraient absolument être intégrées à un modèle systémique intelligent. Elles participeraient ainsi à un récit commun du territoire en constante mutation et véritable moteur d’actions responsables.

SofT-lab : révéler les singularités et favoriser l'échange

Participer ne se résume pas à voter, à donner son avis mais à s’engager activement dans la construction du réel. Il faut ainsi aller au-delà de la consultation citoyenne et proposer de véritables outils d’intégration. Des solutions permettant d’inclure les savoirs et les savoir-faire d’un territoire incarné. Et qui, par ailleurs, en acceptent toutes les contradictions et singularités, les faisant coexister de manière dynamique et intelligente.

Car un territoire ne peut se transformer en arène de confrontation entre visions opposées. Il doit être un espace où chacun trouve sa place parmi les autres, êtres et choses. Donc un espace des relations. Il ne s’agit pas de nier les différences, mais de les articuler autour d’un langage commun, d’un imaginaire partagé. Construire une société harmonieuse implique ainsi de transformer la somme des individualités en une multitude connectée, liée.

Pour cela, il faut développer une cartographie commune du territoire, enrichie de photos, de récits et d’histoires,de données. Un modèle systémique qui permettrait à chacun de mieux comprendre son environnement. Car aujourd’hui, nous habitons souvent des villes ou des territoires que nous ne connaissons pas vraiment. Elles ont changé, évolué, mais nous continuons à les percevoir encore à travers des notions révolues.

Rétablir un récit commun du territoire, c’est en redonner la pleine intelligence à ses habitants. C’est leur permettre de l’incarner et d’en être responsable. C’est aussi leur dévoiler ses potentialités et les inviter à inventer individuellement et collectivement.

 

 

territoire partagé

Agir avec attention et d’une manière responsable, individuellement ou collectivement, professionnellement ou pour le plaisir réclame des connaissances de plus en plus fines, objectivées et partagées.

S.of.T-lab propose des outils d’intelligence pour vous accompagner dans votre stratégie data associée aux territoires. Son modèle inédit de structuration de données constitue un vrai levier prospectif, opérationnel et de gouvernance inclusive. 

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